SUR MON ILE
Un seul regard aura suffi
Captivé par ton énergie
Tu changeas le cours de ma vie
Entre montagnes et lagons
Je suis sous ta protection
Parfois douce et belle
Parfois extrême et rebelle
Père et mère en ta citadelle
Marae, grottes et cavernes
Esprits des anciens en ton cœur tu enfermes
Tu donnes et reprends sans dilemme
Et moi je t’aime
UNE HORLOGE A QUATRE AIGUILLES
Si petites choses
Omniprésence et forte dose
Une horloge à quatre aiguilles
Prévenir la faille et surproduire
Un rien déstabilise
Si les fondations frémissent
Mis au centre d’une vie factice
Un rien enlise et fragilise
Si petites choses
Omniprésence et forte dose
Ne jamais sortir déshabillé
Couverture de survie comme alibi
Il se peut que vous vous trompiez
Vous êtes vous déjà interrogé ?
Une horloge à quatre aiguilles
Prévenir la faille et surproduire
Fermez les yeux, imaginez
Un monde de couleur et de douceur
La couleur est dans ton cœur
Ressens la
Elle t’illuminera
Transmets la
Ton peuple grandira
TOUT AU LONG DE NOTRE VIE
Amour de ma vie
Au destin non abouti
Ne tombe jamais dans l’oubli
Car en moi chaque jour tu vis
La passion nous a guidés
Nous laissant insatisfaits
La raison s’en est mêlée
Nos cœurs ont cessé de parler
Aujourd’hui j’en porte en moi le fruit
Embelli depuis, par d’autres vies
Riches d’enseignements et d’amour
Avec elles je grandis un peu mieux chaque jour
Bénis soient les amours de toutes mes vies
TEMPÊTE ÉMOTIONNELLE
Blocages émotionnels
Peurs dissimulées
Par un lourd passé
Vidé de son miel
Le fardeau est pesant
Je m’en éloigne prudemment
Il me rattrape allègrement
Et m’ôte tout désir ardent
Je vocifère
Je tempête
Rien à faire
Il s’entête
Je lui fais face
Il est si grand
Je grimace
Il me reprend
La douleur est immense
Je la repousse violemment
Elle réapparaît sournoisement
Je pense à de la malchance
Pourquoi moi
Pourquoi maintenant
Je lui ai échappé si longtemps
Paralysie du Moi
Je voulais vivre
Vais-je survivre ?
Je me languissais du bonheur
Je nage dans l’horreur
Qu’avez-vous mis en moi ?
Pour que je souffre tant
Que faire maintenant ?
Pour qu’enfin cesse ces émois ?
Aidez-moi à voir
Objets de ma cécité
Aidez-moi à comprendre
Ainsi vous vous rachèterez
Ne me laissez pas seul
Régler votre passé
Inachevé et imparfait
Je n’ai pas souhaité ces deuils
Aidez-moi
Éveillez-moi
Mais ne me fuyez pas
Je ne le supporterais pas
Je ne demande qu’à grandir
Si tel est mon destin
Ma main, il faudra tenir
Et me montrer le chemin
TARÉ DE NAÏVETÉ
Naïveté, tare de l’humanité
Diront certains bouffons
Naïveté, salut de l’humanité
Objecteront et salueront
Les défenseurs de cette humanité
L’humain n’est point
Pour ces grands cartésiens
Qu’une machine, ni plus ni moins,
Un insignifiant outil de rien
Pour leur faim sans fin.
L’amour à la bourse
La guerre aux courses
QUE L’ON ME REMBOURSE
Je suis ici pour vivre
Je ne fais que survivre
Je suis né pour aimer
Pardonnez ma naïveté
Qui saura m’initier
À cette réalité
Enfin me libérer
De ces mièvres pensées
Vous qui savez penser
Venez donc me chercher
Dans ma banlieue cassée
Celle d’oú je suis né
Pourquoi ne venez vous pas
Dans notre petit état
Brebis égarée je suis
Objet de décret aussi
Allons mes ptits gars
Je saurai vous montrer
Notre réalité
Et vous dépuceler
Naïf vous me pensiez
Ignorants vous étiez
L’amour n’est pas pour vous
Plutôt devenir fou
SOMMES-NOUS SI STUPIDES ?
Sommes-nous si stupides
Que nous ne puissions produire
Que des biens insipides ?
Sommes-nous si peu libres
Que nous nous laissions endormir
Par un monde sans libre-arbitre ?
Sommes-nous si impuissants
Que nous nous laissions gouverner
Par une bande de mécréants ?
Vais-je me faire nettoyer
Par les bons samaritains
Des gouvernants ainsi offensés ?
Vais-je me faire lyncher
Par les grands saints esprits
Des gouvernés ainsi démasqués ?
JE VOUDRAIS MOURIR
Je voudrais mourir
Pour ne plus avoir à vivre
Captif d’une vie sans vie
Je voudrais mourir
Pour ne pas devoir survivre
J’étais né pour vivre
Plutôt mourir
Que survivre
Je veux tellement vivre
Sentiment de bien être
Il me suffit de regarder en l’air
Là-haut, je me sens si légère
Ramenez- moi chez moi
Prenez- moi dans vos bras
Je ne veux plus rester ici-bas
Monde cruel et sans amour
Je te quitte sans détour
Toi qui ment un peu plus chaque jour
Pourquoi devrais-je rester
Dans un monde peuplé
D’êtres, qui ne savent pas aimer ?
Pourquoi insister
Pourquoi résister
Je n’y suis pas obligée
À quoi bon persister
Il faut bien partir un jour
Alors aujourd’hui ou demain
Quel est mon destin ?
Je ne veux pas survivre sans fin
Et me nourrir de rien
Du progrès, je me fiche
Partout sévit la triche
Avec ennui, je m’affiche
Monde cruel et sans amour
M’agresse un peu plus chaque jour
Moi qui n’aspire qu’à l’amour
Je suis si petit
Une goutte d’eau dans cet océan noir
Rempli de requins-marteaux
Oubliez-moi
Puisque vous ne m’aidez pas
À me sentir vraiment chez moi
Laissez- moi choir
Je ne veux plus vous croire
Mensonge est cette vie de déboire
Je n’avais pas demandé à vivre
Alors fichez- moi donc la paix
Vous tous qui ne savez pas m’aimer
Un jour, vous comprendrez
Qu’il suffisait d’aimer
Pour que cessent ces douleurs non désirées
Comment vous aimer
Vous qui me trahissez
Vous qui m’abîmez
Je pourrais vous haïr
Mais je ne sais pas mentir
Alors plutôt mourir
Que de mal le vivre
À la symphonie de l’amour
SOLIDARITÉ CHÉRIE
Solidarité tu nous as quittés
Au prix d’un confort convoité
Au prix de notre vanité
Convaincus de notre liberté
Hier amis
Aujourd’hui désunis
Dans l’émotion, nous partagions
Les maux du corps et de l’esprit
Émancipés esseulés
Face aux ennuis, face à nos destinées
C’est ainsi que nous avons choisi
De remplir nos misérables vies
Nous espérons un monde meilleur
Comme par magie
En honorant nos futiles envies
D’humains dominés par la peur
Nous pensons exister
Alors qu’il s’agit de survie
Nous pensons nos émotions
Sans jamais les éprouver
Perdus face à l’ennemi
Importunés et démunis
Nous tentons de récréer
Un semblant de solidarité
Le jeu est mystifié
Le concept est contrefait
Commençons par examiner
Nos consciences égarées
Réformons nos préjugés
Partageons nos peines
En toute humilité
Alors la joie nous absoudra
Et la solidarité renaîtra
RESPIRER
Les émotions tournent et retournent
Se battre, toujours se battre
Devoir être à la hauteur
En tout, tout le temps
Pourquoi faire ?
Envie de respirer
Envie de m’évader
Envie d’apprendre, d ‘évoluer
Sentiment que le monde est fou
Batailles quotidiennes
Pas envie de rentrer dans le rang
N’y suis-je pas déjà ?
Je crois
Ce sentiment me met mal à l’aise
Fatigué, énervé, envie de crier
Raisonnement biaisé
Réponses émotionnelles
Sentiment d’incapacité
Je finis par subir
Au risque de mentir
Comment sortir de cette spirale ?
Je n’aime pas ce que je dis
Je n’aime plus ce que je fais
Tout est survie
Où est la vie ?
Sentiment d’être à part
D’être à l’écart
Besoin de me retrouver
Besoin de me recentrer
Urgence
Trop de raideurs en moi
Ce n’est pas moi, le Moi
Celui que j’aime et qui m’aime
Besoin d’amour
Reprendre confiance
Besoin de déposer les armes
S’entourer de gens calmes
Un instant, pour voir et sourire
Ah le sourire, quel poème
Je n’en connais plus les vers
Je n’en connais plus le chemin
Sans parler du rire
Celui qui vient du cœur
Sans détour, sans contrainte
Je crois que j’ai envie de
Rire et sourire
À la vie
Aux enfants
Au monde
Il faut, je dois réapprendre
La vie n’est pas que contraintes,
Responsabilités et compromissions
Si peu de modèles alentour
Envie, nécessité de voir plus loin
Est-ce le bon choix ?
Ne faut-il pas d’abord
Commencer ici et maintenant ?
Raison quand tu nous tiens
Mes paupières sont lourdes
Mon corps me pèse
Mes jambes se dérobent
Mon esprit m’échappe
Je vois bien tous ces signes
J’entends bien ce qu’ils me disent
Et pourtant je garde en moi
Le sentiment d’être prisonnier du système
Je ne cesse de regarder autour
J’entrevois une sortie
Mais le chemin vers elle est si long
Le risque est si grand
Je dois me faire aider
Mais qui peut avoir l’envie
Et la capacité de me tenir
Un peu la main, sans frein
Qui ?
Est-on condamné à toujours être seul
Sur le chemin de la vie ?
Pour pouvoir apporter de l’aide
Il faut être soi-même en bonne santé
Je ne suis pas aujourd’hui
En très bonne santé
Peu de gens autour de moi
Donne le sentiment
De pouvoir tendre la main
Survie toujours survie
Où est la vie ?